En raison d’accusations de violations des droits de l’homme par l’une de ses anciennes filiales en République démocratique du Congo (RDC), le Groupe Danzer s’est vu retirer les certificats qui lui avaient été attribués par le Forest Stewardship Council (FSC), un organisme chargé de certifier les pratiques de gestion des forêts, rapporte Bloomberg.
Selon une plainte déposée par Greenpeace, la filiale, Siforco, a fourni un soutien financier et logistique à la police et à l’armée congolaises lors d’une attaque en mai 2011 contre une communauté s’opposant aux opérations de l’entreprise d’exploitation forestière. Les forces de sécurité ont commis des actes de violence, notamment des viols et des destructions dans le village.
D’après Bloomberg, Danzer, qui a vendu Siforco en février 2012, a déclaré que l’entreprise avait été « forcée » d’apporter son soutien lors de l’attaque. Le groupe ajoute que la police est intervenue dans le village pour récupérer de l’équipement volé à Siforco.
La plainte de Greenpeace a été déposée il y a 18 mois. Dans un communiqué publié aujourd’hui, le FSC a affirmé qu’il va mettre un terme à tous ses contrats avec Danzer. La « dissociation », telle qu’est nommée la résiliation, « est la sanction la plus sévère que le FSC peut imposer », affirme l’organisme.
« En fonction de la recommandation unanime du Bureau des plaintes, qui a passé plusieurs mois à analyser le cas, et dont le travail a également été revu par un Comité de résolution du Bureau des plaintes, le Conseil d’administration a décidé que Danzer se trouvait en violation de la politique pour l’association préconisée par FSC, » a déclaré Kim Cartensen, directeur général du FSC dans un communiqué. « Notre association avec le Groupe Danzer met de toute évidence la crédibilité et la réputation du FSC en danger. »
Greenpeace a accueilli l’action avec bienveillance.
« Greenpeace est satisfaite que le FSC montre que sa politique pour l’association est stricte et qu’il ne risque pas sa réputation en étant associé avec le Groupe Danzer, impliqué dans des violations des droits de l’homme. Nous trouvons cette décision marquante et importante pour la crédibilité du FSC, » affirme Judy Rodrigues, chargée de campagne sur la forêt pour Greenpeace International. « Cette affaire prouve le besoin urgent du FSC de mettre en place un système de protections quant à la certification dans les zones à haut risque ayant des niveaux élevés de corruption qui n’ont ni bonne gouvernance, ni d’état de droit ou de société civile organisée ».
Déforestation dans le bassin du Congo. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.
Toujours selon Bloomberg, la dissociation affecte la filiale de Danzer, l’Industrie Forsetière de Ouesso (IFO), qui détient la plus grande opération d’exploitation certifiée par le FSC dans le bassin du Congo.
Le FSC a certifié quelque 154 millions d’hectares (380 millions d’acres) de forêts dans le monde sur les critères « environnemental, économique et social ». La norme, établie par l’adhésion, a connu suffisamment de polémique au fil des ans. Quelques groupes industriels le voient comme trop restrictif, tandis que certains défenseurs de l’environnement se plaignent de l’insuffisance de la norme qui à un premier abattage de forêts primaires. Greenpeace, membre du FSC, affirme essayer de renforcer les aspects environnementaux de ces normes de l’intérieur de l’organisme.