Rhett A. Butler sur la péninsule de Masoala à Madagascar, en octobre 2012.
Il y a seize ans, la perspective de rencontrer des lémuriens, des lézards et une biodiversité foisonnante a poussé le fondateur de mongabay.com, Rhett Butler, à visiter Madagascar. Rhett n’a pas été déçu par son expérience et il a souhaité retourner plusieurs fois sur cette île toujours en mouvement afin de mieux découvrir la faune, les paysages et les populations qu’elle abrite. En 2004, il a lancé le site wildmadagascar.org, pour promouvoir l’exceptionnelle richesse culturelle et naturelle de cette nation de l’océan Indien et suivre l’actualité de son environnement.
De sa dernière excursion à Madagascar en octobre 2012, Rhett Butler est revenu avec une série de photos époustouflantes visible sur wildmadagascar.org.
Avec Liz Kimbrough, Rhett évoque son voyage de 2012, les changements qu’a subis Madagascar et les raisons qui le poussent à y retourner régulièrement.
Liz Kimbrough: Qu’est-ce qui vous avait encouragé à visiter Madagascar la première fois ?
Rhett Butler: La faune du pays, en particulier les herptiles (reptiles et amphibiens) et les lémuriens. Et je n’ai pas été déçu !
Liz Kimbrough: Dans quel but y êtes-vous récemment retourné ?
Rhett Butler: C’était la première fois que je retournais à Madagascar depuis mon enquête approfondie sur le trafic de bois de rose. Ce reportage m’a valu quelques ennuis, mais les choses se sont calmées depuis et j’ai voulu retourner sur les lieux pour voir où en était l’abattage. Naturellement, j’en ai également profité pour visiter quelques-uns de mes endroits préférés et prendre de nombreuses photos.
Liz Kimbrough: Où êtes-vous allé exactement ?
Rhett Butler: Cette fois-ci, je m’en suis tenu aux classiques. J’ai commencé par la Réserve spéciale d’Analamazaotra et le parc national d’Andasibe-Mantadia qui se trouve à seulement quelques heures en voiture de la capitale. Je suis passé par Tamatave puis j’ai rejoint Maroantsetra pour explorer la péninsule de Masoala, que je trouve toujours aussi magnifique. Ensuite, je me suis rendu sur l’île de Nosy Mangabe avant de prendre l’avion pour Majunga afin de visiter le Parc National d’Ankarafantsika pour la première fois. Quand nous avons quitté Maroantsetra, Air Madagascar a réussi à égarer nos bagages. Nous ne les avons pas revus avant plusieurs jours… ce n’est qu’une fois arrivés à Ankarana que nous les avons retrouvés. Nous avons passé la dernière nuit sur l’île de Nosy Komba avant de repartir.
Rhett Butler, fondateur de Mongabay. |
Liz Kimbrough: Avez-vous été témoin d’un événement inhabituel ou particulièrement remarquable ?
Rhett Butler: Rien qui soit inhabituel à Madagascar. J’ai eu un très bel aperçu de la faune locale et même d’animaux que je n’avais encore jamais vus. Comparé à mes précédentes visites, le séjour s’est déroulé relativement sans embûche et hormis la perte de nos bagages, presque tout s’est passé comme prévu. Bien sûr, il ne faut pas oublier qu’avec la nature, on ne sait jamais exactement à quoi s’attendre. Pour cette raison, chaque excursion est unique. On rencontre des animaux différents, on est confronté à des conditions variables… Ça vaut bien mieux que de passer 18 heures par jour devant l’ordinateur !
Liz Kimbrough: Selon vous, en quoi le pays a-t-il changé depuis votre première visite ?
Rhett Butler: Madagascar a beaucoup évolué. Les infrastructures se sont dans l’ensemble améliorées, le tourisme est facilité et les réseaux de téléphonie mobile sont beaucoup plus accessibles (pratique pour vérifier ses e-mails !). Mais par endroits, le nombre de reptiles et d’amphibiens semble avoir diminué. Je ne sais pas si cela est dû aux prélèvements excessifs ou à d’autres facteurs. L’anglais est parlé par beaucoup plus de monde que lors de mon premier séjour. Enfin, il me semble que le niveau de vie a globalement augmenté. Malgré l’instabilité politique du pays, la situation semble s’être améliorée par rapport à il y a 15 ans.
Liz Kimbrough: Quels conseils donneriez-vous à ceux qui voudraient visiter Madagascar ?
Rhett Butler: Il faut faire preuve de patience pour visiter Madagascar, mais venir à bout des difficultés rencontrées peut vraiment valoir la peine. Il faut garder à l’esprit qu’on obtient beaucoup avec une attitude positive et que ce pays a tant à offrir…
Liz Kimbrough: Qu’est-ce qui vous pousse à y retourner régulièrement ?
Rhett Butler: La faune y est extraordinaire. J’ai aussi rencontré des personnes formidables. Et les paysages sont absolument magnifiques… J’y retournerai tant que je le pourrai.
Madagascar picture index | High resolution slideshow | Gallery