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Les émissions dues à la déforestation des forêts tropicales s’élèvaient à 3 milliards de tonnes entre 2000 et 2005

Deux éminents groupes de recherche ont abouti à un consensus sur l’estimation des émissions causées par la destruction des forêts tropicales entre 2000 et 2005.



Les groupes, menés par Winrock International et Woods Hole Research Center ont conclu que les émissions de dioxyde de carbone engendrées par la déforestation des forêts tropicales au cours de cette période avoisinaient les trois milliards de tonnes par an (800 millions de tonnes de carbone), avec une marge d’erreur d’ 1,1 milliard de tonne. Plus tôt dans l’année, les deux groupes avaient publié des articles scientifiques présentant des estimations radicalement différentes. Cependant, après ajustement des paramètres comme la période étudiée, les différences de méthodologie ou la disparité des données, les deux groupes ont déclaré dans un communiqué commun que les nouveaux résultats étaient «remarquablement consistants».


«Chacune des recherches initiales utilise une façon différente de mesurer l’ampleur de la déforestation des forêts tropicales. Or le fait que nous ayons réussi à réconcilier ces études, singulières tant dans les données utilisées que dans leur méthodologie, offre une grande garantie de confiance aux responsables politiques quant à l’utilisation de la science dans leur travail » déclare Alessandro Baccini du Woods Hole Research Center et auteur principal de l’étude Nature Climate Change publiée en janvier 2012.



«Avec ce nouveau consensus scientifique et cette réconciliation entre nos deux études indépendantes, les acteurs politiques disposent maintenant d’une nouvelle référence sur laquelle baser leurs objectifs de réduction d’émissions dues à la déforestation tropicale ainsi que d’un nouvel outil de mesure des progrès accomplis » ajoute Nancy Harris, auteure principale de l’étude scientifique publiée en juin 2012.



Une des différences principales entre les deux estimations concernait les émissions issues de la dégradation des forêts ainsi que des tourbières. L’étude menée par M. Baccini intégrait ces émissions dans son résultat, ce qui n’était pas le cas pour celle de Mme Harris. Les chercheurs ne se sont pour l’instant pas encore entendus sur ces émissions qui peuvent être substantielles. Les estimations des deux groupes portent sur les émissions brutes.



Les conclusions suggèrent que la déforestation tropicale représente environ 10 % des émissions globales de gaz à effet de serre générées par l’activité humaine entre 2000 et 2005. Les résultats sont importants car les responsables politiques négocient un mécanisme qui rémunèrerait les pays tropicaux en fonction de leurs progrès dans réduction des émissions causées par la déforestation et la dégradation. Il est primordial de déterminer l’exacte proportion des émissions dues à la déforestation afin de s’assurer que ce mécanisme, appelé REDD+, est efficace dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.



CITATION: Harris et al. Progress Toward a Consensus on Carbon Emissions from Tropical Deforestation. November 2012

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