Camion grumier à Bornéo. Photo par Rhett A. Butler |
Selon un nouveau rapport publié mardi par l’Union of Concerned Scientists (UCS l’Union des scientifiques concernés), la demande en bois et en papier contribue à la destruction de la biodiversité de la plupart des forêts tropicales du monde et accentue le changement climatique.
Le rapport “Wood for Good: Solutions for Deforestation-Free Wood Products” (des solutions pour la déforestation – des produits sans bois) explique que trois méthodes sont efficaces afin de limiter la déforestation ainsi que la dégradation des forêts, victimes de la production de papier, d’emballages, de mobilier et de matériaux de construction. Ces trois lignes de conduite sont la production de bois certifié, les plantations de bois et de fibre de bois sur des terres non boisées ainsi que les politiques gouvernementales encourageant des techniques d’exploitation moins néfastes. Pipa Elias, consultante pour l’UCS et auteur du rapport, explique que “la demande en bois tropical augmente au niveau mondial alors que de plus en plus de forêts tropicales du monde disparaissent”. Elle remarque également que le commerce international des produits issus de la forêt devrait atteindre 450 milliards de dollars par an d’ici la fin de la décennie, contre 257 milliards de dollars en 2005. “Il est tout à fait possible de récolter du bois dans les tropiques de façon rentable et durable. Un manque de volonté politique en est le principal obstacle. Les entreprises et les consommateurs devraient exiger des produits fabriqués de façon responsable, ce qui inciterait les gouverments et les producteurs de bois à redoubler d’efforts en faveur du développement durable”.
Forêt exploitée convertie en plantations d’huile de palme à Bornéo. Photo par Rhett A. Butler |
Bien que l’exploitation forestière dans les tropiques n’inclut généralement pas la coupe à blanc, un certain nombre d’études ont démontré qu’elle était directement responsable de la déforestation. Les routes forestières fournissent un accès aux fermiers, aux propriétaires de ranch et à d’autres qui cherchent à exploiter la forêt. En même temps, une dégradation persistente des peuplements forestiers causée par la récolte des arbres les plus précieux pourrait éventuellement créer de fortes incitations financières en faveur de la conversion des forêts naturelles en plantations de bois. L’Asie du Sud-Est en est la meilleure preuve alors que des millions d’hectares de forêts exploitées ont été converties en plantations de papier et de pâte à papier.
Même si le rapport souligne qu’un système de certification des forêts peut réduire la déforestation, il prévient que les normes actuelles ne vont pas nécessairement prévenir la dégradation écologique des forêts, ce qui inquiète les écologistes. Certaines normes sont également plus strictes que d’autres.
L’UCS déclare dans un communiqué que “bien que ces programmes n’interdisent pas la récolte dans les forêts anciennes, ils restent la meilleure option actuellement disponible afin de maintenir la rentabilité de l’industrie du bois tout en protégeant les forêts”.
L’UCS précise que les consommateurs peuvent apporter leur contribution en achetant plus malin. Selon Pipa Elias “Les consommateurs ont certainement un rôle à jouer dans la sauvegarde des forêts tropicales. Des petits gestes au quotidien comme le recyclage ou la réduction de demande de bois brut peuvent tout à fait participer à la protection des forêts tropicales ».
“Wood for Good” est le troisième rapport que l’UCS a publié au cours des derniers mois traitant du lien entre les biens de consommation et la déforestation tropicale. Le premier “Recipes for Success” se penchait sur les matières premières d’origine végétale telles que les huiles de palme et de soja. Le deuxième “Grade A Choice?” traitait du boeuf.