Image Landsat du lac Édouard dans le Parc national des Virunga. Photo prise par : la NASA.
Selon l’agence de presse Reuters, le gouvernement britannique s’est opposé aux projets de forages pétroliers dans le Parc national des Virunga par l’entreprise SOCO International, basée au Royaume-Uni. Premier parc national établi sur le continent, Virunga abrite l’une des deux seules populations de gorilles des montagnes (Gorilla beringei beringei) au monde. En mars dernier, deux permis d’exploitation pétrolière, délivrés par le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), ont autorisé SOCO à procéder à des tests sismiques dans le parc.
Une déclaration faite par le Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth britannique stipulait que « le Royaume-Uni s’oppose à l’exploitation pétrolière dans le Parc national des Virunga, site figurant sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, et étant “en danger”. Nous en avons informé SOCO et incitons le gouvernement de la République démocratique du Congo à rigoureusement respecter les conventions internationales dont il est signataire. »
L’Organisation des Nations unies, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le WWF (World Wildlife Fund) se sont déjà prononcés comme étant contre l’exploitation pétrolière dans le Parc national des Virunga. Par ailleurs, les autochtones craignent que l’exploitation pétrolière pollue le lac Édouard, dont beaucoup dépendent pour la pêche. Cependant, la déclaration faite par le gouvernement britannique ajoute une pression supplémentaire sur le gouvernement de la RDC et sur SOCO International.
Un peu plus tôt cette semaine, le ministre des Hydrocarbures de la RDC, Crispin Atama Tabe, déclarait que le gouvernement était prêt à autoriser les travaux de forage en fonction de la taille des gisements pétroliers. Bien qu’il soit actuellement interdit en République démocratique du Congo d’organiser des travaux de forage dans les parcs nationaux, Tabe a signalé que cela pourrait être changé dans la législation.
« La RDC a le droit de savoir quelles ressources se cachent sous ses terres, que cela soit dans un parc, une forêt ou n’importe où. » a déclaré Tabe. « Nous allons évaluer la quantité de gisements [dans le Parc national des Virunga]. Si elle est significative, nous comparerons la valeur du parc avec celle du pétrole… C’est à nous de choisir si nous souhaitons respecter le parc ou non. »
L’entreprise SOCO International a également confirmé détenir un contrat avec le gouvernement de la RDC qui ne sera ainsi pas influencé par la condamnation du Royaume-Uni. En revanche, l’entreprise a déclaré qu’elle n’entreprendra pas de travaux d’exploitation pétrolière dans les habitats des gorilles des montagnes, dans la forêt tropicale ou sur les volcans de Virunga. Par le passé, SOCO a affirmé pouvoir bénéficier à Virunga en matière de sécurité, étant donné le conflit permanent opérant dans le parc entre le gouvernement et les forces rebelles.
En plus des gorilles des montagnes, considérés comme une espèce en danger de disparition selon la liste rouge de l’UICN, Virunga abrite également des chimpanzés de Marunga (Pan troglodytes schweinfurthii), espèce en danger, des okapis (Okapia johnstoni), espèce quasi menacée, des gorilles des plaines de l’est (Gorilla beringei graueri), espèce en danger, des éléphants de savane d’Afrique (Loxodonta africana) et des éléphants de forêt d’Afrique (Loxodonta cyclotis).