Nouvelles de l'environnement

Au Cambodge, la plus grande forêt tropicale des basses-terres échappe à de nouvelles concessions

Activists dress as avatars to protest the destruction of Prey Lang forest. Photo courtesy of Prey Lang: It's Our Forest Too.
Des activistes déguisés en Avatars pour protester contre la destruction de la forêt de Prey Lang. Photographie réalisée par le réseau « Prey Lang: It’s Our Forest too ».


Quatre concessions de terres à des fins économiques ont été annulées dans la forêt cambodgienne de Prey Lang, connue pour être la plus grande forêt des basses-terres d’Asie du Sud-Est, selon le journal Phnom Penh Post. Ces concessions, représentant au total plus de 40 000 hectares, auraient été utilisées pour des plantations d’hévéas, dont on extrait le latex.



La forêt de Prey Lang abrite quelque 350 000 personnes, dont une grande partie appartient au groupe ethnique des Kuy, qui dépend des ressources de la forêt pour vivre. La plupart des habitants se sont ouvertement opposés aux concessions économiques dans la région, notamment en organisant des manifestations déguisés en « Avatars », les personnages du célèbre film d’éco-science-fiction Avatar. Cependant, même si Prey Lang échappe à de nouvelles concessions, les habitants combattent celles qui existent déja.



Prey Lang abrite entre 26 et 50 espèces menacées de mammifères, d’oiseaux et de reptiles, notamment des tigres, des éléphants d’Asie, des bantengs, des gaurs et des ours noirs asiatiques. La moitié de la forêt de Prey Lang n’a jamais été exploitée pour son bois, chose rare parmi les forêts des basses-terres du Sud-Est asiatique.



Le gouvernement considère actuellement une proposition visant à classer plus de 600 000 hectares de Prey Lang et des écosystèmes adjacents comme zone protégée.



Les concessions économiques de terres sont devenues un champ de mines politique au Cambodge. Après des manifestations à grande échelle et le meurtre très médiatisé de l’activiste pour la protection des forêts Chut Wutty, le Premier ministre cambodgien Hun Sen a annoncé en mai qu’il suspendrait toute nouvelle concession.



Avant même le moratoire sur les nouvelles concessions, l’association cambodgienne de défense des droits de l’homme Adhoc avait découvert que deux millions d’hectares du Cambodge (soit plus de 10 % du territoire terrestre du pays) avait été cédés, via des concessions économiques, à des grands groupes en vue de leur exploitation, notamment forestière, minière et agricole.



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