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Un cercle vicieux : le changement climatique réduit le puits de carbone de la forêt canadienne

Une étude publiée aujourd’hui dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) nous apprend que le changement climatique, qui se caractérise par une augmentation des températures et une baisse des précipitations, réduit le puits de carbone constitué par la forêt de l’ouest Canadien. La mortalité des arbres ainsi qu’une diminution générale de la biomasse ont entamé la capacité de stockage du carbone des forêts boréales canadiennes, à hauteur d’environ 7.28 millions de tonnes de carbone par année, l’équivalent de presque 4% des émissions annuelles de carbone du Canada.



Les auteurs du rapport expliquent que : « Les changements climatiques récents dans cette région pourraient avoir eu une incidence majeure sur l’équilibre dans le cycle du carbone des forêts boréales canadiennes, qui subissent une augmentation de la fréquence des incendies, une pullulation d’insectes sans précédent, ainsi qu’une mortalité des arbres à grande échelle, due à la sécheresse. » Leur étude se concentre particulièrement sur les effets de la sécheresse.




Les chercheurs ont analysé les données carbone de 96 parcelles forestières sauvages, situées dans l’est et l’ouest du Canada, et ont découvert que les relevés des niveaux de carbone dans les parcelles de l’est étaient restés constants, alors que ceux de l’ouest présentaient une diminution importante. La différence entre les deux régions était le niveau de précipitations : bien que toutes deux aient connu une augmentation des températures moyennes, les précipitations ont diminué dans l’ouest du Canada, alors qu’à l’inverse, elles ont augmenté dans l’est. La sécheresse dans l’ouest canadien a conduit à une hausse de la mortalité des arbres, et à une diminution globale de la biomasse.



« Nos résultats montrent que depuis 1963, le stress hydrique dû à la sécheresse a conduit à un affaiblissement du puits de carbone constitué par la biomasse dans une grande partie de la forêt boréale de l’ouest canadien, la baisse la plus importante intervenant après l’an 2000. » En écrivant cela, les auteurs du rapport nous alertent sur le fait que « les forêts boréales de l’ouest canadien pourraient devenir des sources nettes de carbone, si la sécheresse engendrée par le changement climatique continue de s’intensifier. »



Les scientifiques ont également analysé d’autres tendances qui pourraient être à l’origine de la baisse de la rétention du carbone par les forêts, telles que le vieillissement des populations d’arbres, mais ils sont arrivés à la conclusion que la sécheresse avait une incidence bien plus importante que ces autres facteurs.



Une analyse effectuée par l’Institut Pembina pour l’Initiative Boréale Canadienne en 2005, estimait le carbone stocké dans les forêts et les tourbières canadiennes à 3700 milliards de dollars canadiens.


CITATION: Zhihai Ma, Changhui Penga, Qiuan Zhu, Huai Chen, Guirui Yu, Weizhong Li, Xiaolu Zhou, Weifeng Wang,
and Wenhua Zhang. Regional drought-induced reduction in the biomass carbon sink of Canada’s boreal forests. PNAS. 2012. www.pnas.org/cgi/doi/10.1073/pnas.1111576109.

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