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La République du Congo développe son Parc pour protéger de téméraires chimpanzés

Un jeune et “innocent” chimpanzé du Triangle de Goualougo. Photo de Michael Nichols du National Geographic.
Un jeune et “innocent” chimpanzé du Triangle de Goualougo. Photo de Michael Nichols du National Geographic.


La République du Congo a élargi son Parc national de Nouabalé-Ndoki de 37 295 hectares (soit 144 miles carrés) afin d’inclure une épaisse forêt marécageuse, laquelle est le foyer d’une population de chimpanzés (Pan troglodytes) qui n’ont aucunement peur des êtres humains. Connue sous le nom de Triangle de Goualougo, la forêt marécageuse abrite aussi des éléphants de forêt (Loxodonta cyclotis) ainsi que des gorilles des plaines occidentales (Gorilla gorilla gorilla). Le développement du parc à des fins d’intégration du Triangle de Goualougo honore un engagement gouvernemental de 2001.



“Pour finaliser ce processus essentiel, nous recommandons à la République du Congo d’étendre les frontières de Nouabalé-Ndoki pour inclure le Triangle de Goualougo, l’une des grandes merveilles d’Afrique,” a déclaré le Président et Directeur général de l’Association de Protection de la Vie sauvage, Steve Sanderson, dans un communiqué de presse. “Dans un monde marqué de l’empreinte humaine, cette extraordinaire forêt rappelle le Paradis. C’est un pur joyau pullulant de chimpanzés, de gorilles et d’éléphants de forêt. Elle est la définition même de la nature sauvage et doit être protégée.” L’Association travaille dans le parc depuis 1993.



La forêt du Triangle de Gualougo est si éloignée des habitations humaines -les plus proches sont à plus de 30 miles – que les chimpanzés y ont été décrits comme “innocents”. Ceux-ci n’ont en effet manifesté aucune peur à l’arrivée dans la zone des premiers défenseurs de la Nature et des biologistes mais bien plutôt une intense curiosité. Les chimpanzés en d’autres endroits d’Afrique sont méfiants à l’égard des hommes, étant chassés pour la viande de brousse et touchés par la destruction forestière.



L’étude des chimpanzés a permis de faire de nouvelles observations quant à la diversité culturelle des singes. Les défenseurs de la Nature de l’Association de Protection de la Vie sauvage, Dave Morgan du Parc zoologique de Lincoln et Crickette Sanz de l’Université de Washington ont découvert que les chimpanzés de Goualougo utilisaient deux outils différents pour atteindre les termites (l’un pour pénétrer dans leur nid, l’autre pour les rassembler), un comportement jamais observé ailleurs. Jane Goodall visita ce site en 2004.



Le Parc national de Nouabalé-Ndoki auquel s’ajoute le Triangle de Goualougo couvre à présent 423 870 hectares (soit 1636 miles carrés), une zone 50% plus grande que Rhode Island. Selon l’Association de Protection de la Vie sauvage, le parc qui est une forêt tropicale compte plus de 300 espèces d’oiseaux et 1000 espèces de plantes.



Cette opération de sauvetage du Triangle de Gualougo a été conclue entre le gouvernement de la République du Congo, l’Association de Protection de la Vie sauvage et la compagnie forestière privée, la Congolaise Industrielle des Bois (CIB), laquelle a renoncé à ses droits d’abattage de la forêt.






Eléphants de forêt dans le fleuve Mbeli dans le Parc national de Nouabalé-Ndoki. Photo de Thomas Breuer.
Eléphants de forêt dans le fleuve Mbeli dans le Parc national de Nouabalé-Ndoki. Photo de Thomas Breuer.


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