Les changements climatiques locaux causés par la déforestation et par le changement de la couverture terrestre sont à l’origine de la migration des insectes vers des habitats plus hauts — et donc plus froids — rapporte une nouvelle étude publiée dans le journal Biotropica. Les implications des recherches prédisent la manière dont les espèces feront face au changement climatique.
En analysant la répartition des bousiers dans les régions tropicales d’Amérique du Sud, Trond Larsen, de Conservation International (CI), en conclu que les bousiers — un groupe d’insectes communément utilisé pour évaluer les tendances de la diversité biologique en raison de leur présence importante — se déplacent vers des altitudes plus élevées en raison du changement climatique local causé par la déforestation, particulièrement vers des régions plus chaudes et plus sèches.
Les mâles de cette espèce des bousiers (Phanaeus chalcomelas) utilisent leurs cornes comme arme contre leur adversaire lors de violents combats. © Conservation International/photo par Trond Larsen
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Dans les zones déboisées, l’espèce des bousiers s’est déplacée en amont d’une moyenne de 132 mètres par rapport à leur présence en altitude normale. Plusieurs des espèces qui sont passées à une altitude plus haute font face à une réduction ou à un déclin de leur population à la toute fin de leur frontière.
Les résultats, qui sont en accord avec d’autres recherches montrant que le changement climatique mondial incite les espèces à se déplacer plus haut en altitude et en latitude, font craindre que « le changement d’affectation des terres pourrait à la fois déconcerter et aggraver l’influence du changement climatique mondial sur la biodiversité », écrit Larsen.
« Les synergies entre la dégradation de l’habitat et le changement climatique pourraient plus que doubler les précédentes prévisions de changements au cours de ce siècle, conduisant à des changements rapides et inattendus de la biodiversité, particulièrement pour les espèces sensibles tels que les insectes tropicaux.»
En d’autres termes, les biologistes pourraient être en train de « sous-estimer les impacts du changement climatique sur la biodiversité et sur la santé de l’écosystème, en particulier dans les régions modifiées par l’activité humaine,» selon le CI.
Trond H. Larsen (2011). “Upslope Range Shifts of Andean Dung Beetles in Response to Deforestation: Compounding and Confounding Effects of Microclimatic Change.” “La migration en amont des bousiers des Andes en réponse à la déforestation: les effets déconcertants et aggravants du changement microclimatique. ” BIOTROPICA: 1–8 2011 10.1111/j.1744-7429.2011.00768.x