Nouvelles de l'environnement

Les taux de déforestations baissent en même temps que les Nations Unies lancent « l’Année internationale des forêts»

Global forest cover by country

Couverture forestière par pays. Image de fond : forêt de séquoias à Woodside, Californie



Les forêts représentent l’un des facteurs clef pour le développement d’une économie verte, dit un des cadres officiels de l’ONU tandis que l’organisme lance officiellement l’année internationale des forêts pour souligner l’importance des forêts.



« Chacun d’entre nous, parmi les sept milliards d’hommes présent sur terre, a sa santé physique, économique et spirituelle liée à la santé des écosystèmes forestiers », a déclaré Jan McAlpine, le directeur du forum de l’ONU sur les forêts.



« [Les forêts] sont également la pierre d’angle de nos économies, dont la valeur réelle a trop souvent été invisible dans les comptes nationaux » a ajouté Achim Steiner, directeur du programme environnemental de l’ONU.



Pour marquer le début de l’année internationale des forêts, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié la Situation des forêts du monde (SOFO), un rapport qui est publié tous les deux ans et qui évalue l’état global des ressources forestières dans le monde.



Le rapport SOFO 2011 comprend des informations sur les tendances dans la gestion des forêts, la production de produits issus du bois, et les données brutes de la couvert forestier des territoires. Le rapport montre que le secteur forestier travaille à réduire les impacts environnementaux à travers une meilleure gestion des forêts et une amélioration de l’efficacité énergétique de la production des produits issus du bois.



L’année internationale des forêts intervient justement alors que l’on observe un tournant dans la gestion des forêts. Les taux de déforestation sont en train de ralentir et les preneurs de décisions montrent un intérêt sans précédent pour la protection des forêts tandis qu’a été mise au point une stratégie de réduction du changement climatique sous le nom de REDD (programme de l’ONU pour la réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts). Certains gouvernements ont édicté des lois interdisant le commerce du bois non enregistré tandis que les revendeurs se sentent de plus en plus concernés par l’origine des produits issus du bois.



Mais les risques pour les forêts perdurent. La demande grandissante pour la nourriture, les fibres et le carburant augmente la pression sur les territoires forestiers encore non exploités, et dans le même temps le changement climatique pourrait augmenter la vulnérabilité des forêts aux sécheresses, aux feux et aux épidémies. Une mauvaise conception, une absence de contrôle, et les préjugés présents dans le secteur forestier à maintenir le statu quo pourraient miner le mécanisme de REDD, mettant à mal ce qui est pourtant une solution clef pour financer la protection et la gestion des forêts.



forest cover in tropical countries



Forêts globales



D’après les données de la FAO publiées l’an dernier, les forêts recouvrent actuellement 31% des terres émergées, soit environ 4 milliards d’hectares.



Les chiffres de la FAO montrent que la déforestation dans plus de 121 pays s’est faite à un rythme d’environ 9,34 millions d’hectares par an entre 2000 et 2010, contre 11,33 millions d’hectares par an dans les années 90. Ce ralentissement s’est accru depuis 2005 grâce à la réduction importante de la déforestation dans la forêt amazonienne au Brésil, qui avait atteint un pic de 27,772 km2 en 2004 mais devrait n’être que de 8 000 km² en 2010. Globalement la réduction de la déforestation au Brésil depuis 2005 (qui est passée de 3,2 millions d’hectares par ans entre 2000 et 2005 à 2,5 millions d’hectares entre 2005 et 2010) compense plus que largement les augmentations de la déforestation sur la même période dans d’autres régions forestières majeures dont l’Indonésie (107% d’augmentation), le Pérou (94% d’augmentation) et Madagascar (36% d’augmentation).



La FAO estime que la déforestation est globalement passée de 16 millions d’hectares par an dans les années 90 à 13 millions dans les dix dernières années. Si l’on rapporte ce taux en surface planté, le taux de déforestation est passé de 8,3 millions d’hectares par an à 5,2 millions d’hectares par an, ce qui représente une surface de la taille du Costa Rica.



Les forêts primaires, qui sont des puits de carbone et les forêts aux écosystèmes les plus riches, ont vu leur surface diminué de plus de 40 millions d’hectares sur les dix dernières années, principalement à cause de la première exploitation forestière.



change in annual deforestation rate


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