Nouvelles de l'environnement

La police dans l’Est de Madagascar arrête un journaliste étranger enquêtant sur le trafic illégal de bois

Les autorités de l’Est de Madagascar ont arrêté un journaliste étranger qui enquêtait sur le trafic illégal de bois de Rose.



L’arrestation, qui a eu lieu il y a douze jours, se produit alors que le gouvernement central prétend sévir contre le commerce illicite de bois de Rose. Le journaliste, dont le nom et la nationalité ont été cachés pour protéger son identité, s’est vu confisqué son matériel vidéo par la police à Maroantsetra, une ville porte d’entrée du Parc National de Masoala, où est constaté le plus de tronçonnage de bois de Rose.
La police, accompagnée des trafiquants de bois de Rose, ont forcé le journaliste à effacer de son appareil ses photos des stocks de bois découpés. Le journaliste et son guide furent ensuite relâchés.



Le journaliste a rapporté ainsi cette épreuve:

Informé de la situation, un observateur du commerce du bois de Rose a expliqué que cet incident amenait de sérieuses questions sur le gouvernement d’intérim, sa volonté et capacité de mettre en place son moratoire sur le commerce de ce bois.



« On s’attendrait à ce que ce policier, ce Chef de District et le représentant du Ministère de l’Environnement et des Forêts conservent telles quelles les séquences afin de poursuivre les bucherons filmés en action. A la place, ils ont effacé les images et supprimé les preuves de ces méfaits.” explique cet observateur. “N’est-il pas illégal de détruire une preuve de délits judiciairement recevable? »



L’observateur questionna ensuite les intérêts réels que défendait le Chef de District de Maroantsetra.




Buches de Bois de Rose





Des buches de bois précieux sont liées entre elles avec des lianes et mises à l’eau sur des radeaux fait de bois plus léger. 5-6 troncs plus légers sont utilisés pour faire flotter chaque buche de bois de Rose, empirant l’impact de cette déforestation.

L’arrestation, qui semble violer les droits de la presse prévus dans la Constitution de Madagascar, survient peu après les révélations affirmant que les entrepôts appartenant au principal commerçant de bois de Rose, proche de l’actuel premier ministre d’intérim Camille Vital, ont échappé au contrôle du service chargé de surveiller ce commerce. Le service a été mis en place suite à de vives critiques internationales sur l’échec du gouvernement d’intérim de Madagascar à contrôler le pillage grandissant de bois précieux dans ses parcs nationaux—Ce gouvernement s’était emparé du pouvoir après un coup d’état militaire l’an dernier.


Le stock de bûches de bois de Rose du commerçant se trouve actuellement dans une raffinerie d’huile à Analankinina. Ce bois de construction sera ensuite exporté vers la Chine par Taomasina (Tamatave), le port principal de Madagascar. Le bois est ensuite le plus souvent travaillé en meubles, très populaires en Chine.



Le commerce malgache de bois de Rose—qui est géré par un petit groupe de riches et influents trafiquants qui usant de l’instabilité gouvernementale ou des catastrophes naturelles pour reconstruire leur stock de bois précieux—leur nombre a augmenté drastiquement suite au coup d’Etat de Mars 2009 qui a destitué Marc Ravalomanana le président démocratiquement élu en poste, mais qui se montrait de plus en plus autocratique. Andry Rajoelina, maire de la Capitale Antananarivo et ancien disc jockey, remplaça alors Ravolamanana.



Le coup d’Etat fut unanimement condamné par la communauté internationale. De nombreux pays, y compris les Etats-Unis et l’Afrique du Sud, stoppèrent leurs aident et privilèges accordé à Madagascar, faisant plonger son économie. Cependant, bien que celle-ci reprenne, le tourisme reste en berne à cause de l’instabilité politique et des craintes pour la sécurité des étrangers. Le pillage intense de la forêt tropicale des parcs, conséquence du coup d’Etat, a encore plus aggravé le Réputation de l’île en tant que havre de la biodiversité, qui habite plus de 100 différentes espèces de ces rares et magnifiques reptiles que sont les lémurs, et de plantes rares.






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