Nouvelles de l'environnement

Des étudiants participent à un camp associant nouvelles technologies et protection de la nature

Du 23 au 25 juillet, des étudiants taïwanais ont participé à un camp à Bukit Lawang, à Sumatra, où ils ont appris à des étudiants locaux à se servir des nouvelles technologies comme d’un outil pour la conservation de la nature. Les volontaires taïwanais avaient pour but d’aider la population à utiliser internet pour rechercher et promouvoir des pratiques de tourisme durable, dans cette destination très appréciée pour découvrir la forêt humide. Les étudiants, qui n’avaient pas eu de cours d’internet, ont appris à se servir des emails, créer un blog, effectuer des recherches et utiliser des appareils GPS pour créer une carte d’une partie des sentiers des environs.



Les 12 volontaires de la National Chiao Tung University, une des universités de technologie en pointe à Taïwan, espèrent que les habitants se serviront des nouvelles technologies pour développer l’écotourisme. Le tourisme durable est essentiel au bien-être de l’écosystème local et des villageois, car il propose une alternative à la déforestation et aux plantations de palmiers à huile, non durables. Il est particulièrement important à Bukit Lawang, car c’est là-bas que vit une grande partie des orangs-outans de Sumatra, très menacés, dont certains qui ont été réhabilités et remis en liberté. Le parc fait partie du Parc national Gunung Leuser, reconnu par l’UNESCO en tant que réserve de la biosphère et site du patrimoine mondial, et qui porte le surnom discutable de « dernière bataille de l’Orang-outan ».



Les étudiants jouent à des jeux éducatifs sur les règles du parc et la conservation. Photo publiée avec l’aimable autorisation de Melanie Jae Martin

Les volontaires ont donné les cours aux étudiants dans un centre de formation municipal créé par le Centre d’information sur les orangs-outans (OIC), une ONG qui travaille pour éduquer les sumatranais ruraux à vivre durablement avec leurs forêts, et par l’Association de l’université de la communauté du bambou (BCUA). Le centre dispose d’ordinateurs avec accès gratuit à internet pour les habitants. Ce sont ces organismes, en association avec d’autres ONG, qui ont parrainé le camp.



Les volontaires taïwanais ont organisé et dirigé le camp sous la supervision du personnel de l’OIC. Ils ont formé les étudiants aux règles du parc et à la conservation, ainsi qu’à l’utilisation des nouvelles technologies, comme internet et les appareils GPS. Pendant leurs randonnées, les étudiants ont pris des photos du sentier à l’aide d’appareils photo avec GPS intégré. Ils ont ensuite transféré leurs photos sur un ordinateur et les ont localisées sur une carte grâce aux données GPS. Ils créeront prochainement un site internet, dont ils feront la promotion, où les visiteurs potentiels pourront effectuer une visite guidée du parc. Le but est de rassembler des fonds pour la conservation.



« Les étudiants disent que nous pouvons peut-être utiliser internet pour le tourisme », raconte Chu Chu Wang, un des volontaires, en faisant remarquer que les étudiants avaient été enthousiasmés par les possibilités que leur donnent les nouvelles technologies. Jusqu’ici, peu de villageois ont utilisé internet pour faire la promotion de leurs auberges et autres entreprises. Ceux qui créent des sites internet bénéficient donc d’un fort avantage. Pour les villageois, le tourisme est aussi une motivation pour protéger leur environnement, tout en étant une source de revenus pour l’effort de conservation, grâce aux dons et à une partie du prix d’entrée du parc. Pour Bukit Lawang, faire en sorte que le tourisme reste durable est un défi permanent, mais ce dernier a permis de protéger quelques-uns des derniers habitats d’orangs-outans au monde, ainsi que l’habitat de nombreuses autres espèces menacées.



Étudiants et volontaires prennent des photos dans la forêt humide. Photo publiée avec l’aimable autorisation de Melanie Jae Martin

Les villageois peuvent aussi utiliser internet pour familiariser les visiteurs éventuels avec les règles du parc et les informer sur l’écosystème de la forêt humide, pour qu’ils sachent ce qu’ils y trouveront. Si les gens comprennent ce que signifie la pratique de « ne pas laisser de trace », ainsi que les règles de sécurité, comme de ne pas s’approcher à moins de 10 mètres d’un orang-outan, ils passeront probablement des moments plus agréables dans le parc. Il y a plus de chance qu’ils respectent les règles de sécurité, ce qui permet à la fois aux orangs-outans et aux humains de rester en sécurité et en bonne santé. Il est essentiel d’éduquer les visiteurs aux mesures de sécurité, car les orangs-outans, qui partagent environ 97 % de leur ADN avec l’homme, sont très sensibles aux maladies humaines.



Par ailleurs, les étudiants qui travailleront comme guides du parc peuvent rechercher des informations sur internet pour élargir leurs connaissances sur les orangs-outans et leur habitat, ainsi que sur les pratiques écotouristiques. De nombreux guides s’efforcent déjà d’améliorer leurs connaissances par l’observation personnelle, ainsi qu’en visitant les centres locaux de l’OIC et du WWF, mais internet leur donne la possibilité d’avoir une plus grand maîtrise de leur propre apprentissage.



Les volontaires espèrent aussi que, grâce à leur site internet, d’autres gens dans leur propre pays auront envie de protéger des écosystèmes importants, comme les forêts humides de Sumatra, qui disparaissent à une vitesse impressionnante.



C’est la première année que le camp a lieu, mais les volontaires espèrent qu’il y en aura beaucoup d’autres, et que la National Chiao Tung University et le Centre d’information sur les orangs-outans et Bukit Lawang collaboreront longtemps encore.


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