Un nouvel article publié dans Science prévient que plusieurs espèces de palissandres de Madagascar pourraient être menées à l’extinction, dû à une crise d’abattage illégal sur l’île. Selon les conclusions des chercheurs, ces espèces à bois dur devraient être prises en considération pour une protection par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
prévient que plusieurs espèces de palissandres de Madagascar pourraient être menées à l’extinction, dû à une crise d’abattage illégal sur l’île. Selon les conclusions des chercheurs, ces espèces à bois dur devraient être prises en considération pour une protection par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
Barrett et les autres chercheurs ont utilisé des outils géospatiaux pour cartographier les répartitions historiques et actuelles de huit des espèces de palissandre de Madagascar. Ils ont trouvé que, dû à la déforestation, leur distribution avait été réduite de 54 à 98 pourcents selon les espèces. Toutes les huit espèces analysées correspondent aux critères de l’annexe I de protection de la CITES qui interdit entièrement le commerce des espèces qui y sont inscrites.
Du bois de palissandre est transféré de la rivière Manantenina au transport par voie terrestre en pleine lumière du jour. Photographie par Science/AAAS. |
Comme la prochaine réunion de la CITES n’aura pas lieu avant 2013, les chercheurs recommandent que le gouvernement intérimaire de Madagascar inscrive de lui-même ces espèces de palissandre à l’annexe III de la convention afin contrer leur extinction.
De plus, les chercheurs écrivent que : « la communauté internationale devrait élever les consciences par rapport aux conséquences de l’abattage de palissandre, faire pression sur le gouvernement malgache pour mettre en application des améliorations et réduire la demande du marché pour les produits de bois illégaux. »
Un coup d’Etat l’année dernière à Madagascar a ouvert une opportunité aux braconniers, poussés par des marchants étrangers, pour couper des dizaines de milliers d’hectares de bois dans les forêts tropicales humides les plus biodiversifiées de Madagascar, incluant un certain nombre de zones protégées. L’infiltration dans les parcs a aussi mené au massacre généralisé de certaines espèces de lémuriens consommés comme « viande de brousse ».
Barrett dit que les arbres ont été abattus pour le marché lucratif de palissandre largement basé en Chine où ce bois sert à fabriquer des meubles haut de gamme et des instruments de musique.
Non seulement les arbres ont été abattus illégalement, mais selon cet article, peu de l’argent provenant de la coupe des palissandres resterait à Madagascar, une nation pourtant profondément appauvrie.
Barrett dit que les locaux participant à ce commerce recevraient 50 cents par jour pour un « travail éreintant », alors que Global Witness et EIA rapportaient en novembre dernier que l’abattage du palissandre et de l’ébène rapporterait 460’000 dollars US par jour. Selon cet article, une seule armoire faite de palissandre en Chine vaudrait 20’000 dollars US.
« Protéger les arbres, c’est également protéger les habitats, » dit Barrett. « Septante pourcents des espèces de Madagascar vivent dans ces forêts. »
À ce jour, une grande partie de Madagascar a été déforestée, amenant de gros problèmes d’érosion et des pertes significatives de biodiversité et d’abondance des espèces. Beaucoup des parcs infiltrés représentent le dernier habitat d’espèces assiégées, incluant plusieurs espèces de lémuriens.
Du bois de palissandre empilé sur le terrain d’une résidence privée située dans la cité portuaire d’Antalaha à Madagascar. Photographie par Science/AAAS.
Du bois de palissandre, qui a été coupé à l’intérieur du Parc national de Masoala, est transféré vers la cité portuaire d’Antalaha, Madagascar. Photographie par Science/AAAS.