“Sustainable” palm oil effort may pressure Malaysia and Indonesia on environmental performance of widely used vegetable oil.
Globo and Terra Brasil reportent que, jeudi dernier, le Président brésilien Lula da Silva a exposé ses plans pour étendre la production d’huile de palme dans l’Amazonie, tout en minimisant le risque pour les forêts tropicales brésiliennes, qui sont les plus étendues du globe.
Ce plan, nommé Programme pour une production durable d’huile de palme (O Programa de Produção Sustentável de Óleo de Palma), apportera 60 millions de dollars pour la promotion de la culture de l’huile de palme dans des zones agricoles abandonnées et dégradées, incluant des terres déforestées depuis longtemps pour la culture de la canne à sucre et la pâture. Les officiels brésiliens estiment que jusqu’à 50 millions d’hectares de telles terres existent dans le pays.
Oil palm plantation and logged natural forest, in Sabah, Malaysia. |
Bien que Embrapa, l’agence de recherche en agriculture du Brésil, ait identifié quelques 29 millions d’hectares (71,6 millions d’acres) de terres appropriées à la culture de l’huile de palme dans l’Amazonie et 2,8 millions d’hectares (6,9 millions d’acres) en dehors de cette région – une aire qui pourrait faire passer pour insignifiants les 13 millions d’hectares d’huile de palme actuellement cultivés à travers le monde – le Brésil dit vouloir limiter strictement ce développement à moins de 5 millions d’hectares. Ce programme interdit en outre une expansion au détriment des forêts natives, une préoccupation majeure parmi les groupes environnementaux qui ont observé la conversion implacable des forêts tropicales à travers la Malaisie et l’Indonésie pour la culture de l’huile de palme au cours des 25 dernières années.
À condition que le programme puisse surmonter les problèmes d’insectes nuisibles et de maladies qui ont affecté l’industrie de l’huile de palme dans certaines parties de l’Amérique du sud, la culture de cette huile pourrait amplifier significativement les bénéfices et les opportunités d’emploi dans les régions rurales du Brésil, ceci relativement à l’élevage du bétail et à la culture de la canne à sucre. La culture de l’huile de palme donne la plus productive et la plus profitable des graines à huile du monde et le gouvernement brésilien estime que le fait de passer du manioc/cassava ou de l’açaï à l’huile de palme pourrait augmenter le revenu mensuel moyen pour une famille de 415 à plus de 2’000 reais.
L’huile de palme est utilisée dans une large variété de produits incluant les aliments transformés, les lubrifiants industriels, les cosmétiques et savons, ainsi que les biocarburants. En juin passé, Vale, la plus grande industrie de minerai de fer du monde, a signé un partenariat commercial de 500 millions de dollars avec Biopalma da Amazonia pour produire 160’000 tonnes de biodiesel à base d’huile de palme par année, ceci afin de réduire ses coûts de combustibles. Au moment de cette annonce, Vale disait pouvoir économiser 150 millions de dollars, par rapport au diesel conventionnel, en effectuant ce changement. Le Brésil est déjà le leader mondial de la production de biocarburants, dont la majorité est de l’éthanol produit à partir de la canne à sucre.
Net present value of different forms of land use in the tropics. Net present value ($US) – defined as the total present value of income generated from land use for a particular activity – for mechanized agriculture, logging, cattle ranching, ranch land prices, sustainable forest products, timber plantation, oil palm, carbon offsets in voluntary markets, and carbon offsets in potential compliance markets. Background image by R.A. Butler. |
Cette annonce est intervenue peu de temps après que Petrobras, la compagnie étatique d’huile du Brésil, ait dit qu’elle allait investir 315 millions de dollars dans la construction d’une installation de biodiesel à base d’huile de palme dans l’état de Pará. Le projet aurait la capacité de produire 120 millions de litres (32 millions de gallons) de biodiesel par année, dont une grande partie serait exportée vers l’Europe via le Portugal. Petrobras dit vouloir acquérir 1,1 millions de plants de palmiers à huile pour ce projet et que les récoltes devraient commencer en 2014.
Le programme de l’huile de palme marque un nouveau tournant pour le Brésil, qui produit actuellement environ 110’000 tonnes d’huile de palme brute par année, une fraction de la quantité produite par les leaders du marché que sont l’Indonésie (16,9 millions de tonnes en 2008) et la Malaisie (15,8 millions de tonnes, selon le FAO). Mais les producteurs brésiliens pourraient voir une augmentation de leur part dans le commerce international s’ils arrivent à produire de l’huile de palme de manière rentable sans entraîner de déforestation directe ou indirecte, une préoccupation qui a poursuivi les producteurs malaisiens et indonésiens. Le Brésil dit compter sur son système de surveillance par satellite de niveau mondial pour garantir que l’expansion de la culture d’huile de palme ne causera pas de déforestation.